Corinne 45 ans Pharmacienne- Biologiste a l’hôpital
J’étais épuisée, je ne comprenais plus mon environnement professionnel. J’ai changé de région, cadre de travail et entamé une nouvelle relation.
J’étais épuisée, je ne voyais plus rien. Plus de visibilité. C’est venu petit a petit sans que je m’en rende compte, faisant suite a certains événements dont je n’avais pas mesuré la portée immédiate.
Un de mes collègues de travail biologiste, le seul homme de l’équipe dans une équipe de femmes a été retrouvé mort devant son ordinateur chez lui. Notre chef de service dit en public « J. tu m’as laissée seule ». Puis un autre recrutement d’un homme dans notre service s’est mal passé. J’ai ressenti un malaise, je n’avais pas clairement identifié la maltraitance dans mon environnement de travail. Plus tard une autre collègue pleine de bonne volonté a été recrutée, et a été retrouvée morte sur la plage.
Marianne Samuelson m’a écoutée au delà des symptômes. Je suis heureuse d’avoir rencontré cette écoute, avec une vraie compétence médicale qui m’a mis a distance des interprétations psychiatriques. Qui m’a rassurée en me confirmant que je n’étais pas « bi-polaire » comme le prétendait l’expert psychiatre devant lequel j’ai été amenée a me présenter. Elle m’a fait comprendre que j’étais tout simplement en « épuisement professionnel » et qu’il me fallait me reconstruire. J’ai trouvé un lieu de parole ou déposer puis analyser toute cette histoire.
Après un bilan de compétence j’ai exploré avec son soutien différentes pistes pour rebondir, en n’excluant aucune piste, mêmes les plus éloignées de mon métier d’origine, l’apiculture, les champignons, ouvrir une pharmacie. Finalement me sentant encore très épuisée, et après lui avoir demandé conseil je suis allée marcher dans les Pyrénées. C’est la que j’ai rencontré M. qui allait devenir mon nouveau partenaire dans la vie, et une région d’accueil. Après ce temps de reconstruction j’ai pu rebondir. J’ai déménagé, je travaille maintenant dans un laboratoire d’analyse biologique de ville, un autre contexte, d’autres contraintes mais du temps pour mes loisirs.
Ce n’est pas le point final mais j’ai retrouvé l’énergie pour avancer et faire face aux différents changements que cela implique. Je me sens toujours en transition, en chantier, avec des difficultés de projection dans ce nouveau contexte, même si ça va beaucoup mieux. Je remercie Marianne de m’avoir accompagnée dans ce parcours long, douloureux mais ayant finalement débouché sur une reconstruction.